La certification environnementale de la manufacture David Lange

Entretien avec Marie-Christine, Responsable QSE (qualité, sécurité et environnement) au sein de la manufacture de meubles transparents depuis 2009, ingénieur chimiste de formation

KS : Marie-Christine, c’est vous qui gérez la norme environnementale du site de production ?

M-C : Oui, en parallèle du contrôle de la qualité. Nous sommes certifiés ISO 14001 depuis 2011. Chaque année, nous avons un audit de suivi afin de renouveler notre certification et, cette année, nous devrons repasser l’audit complet pour la certification.

KS : Expliquez-nous quels sont les enjeux de cette norme environnementale ?

M-C : Tout d’abord, nous contrôlons notre consommation d’énergie. La température du site doit être régulée en permanence entre 18 et 20° pour faciliter la mise en œuvre du PMMA, donc tout le process de production, et bien sûr aussi en hiver pour le confort de tous. Chaque année, nous comparons avec les indicateurs des années précédentes et nous nous fixons un objectif de réduction. Entre 2013 et 2014, nous avons, par exemple, réussi à baisser de 6% notre consommation énergétique totale.

KS : Et en matière de tri des déchets ?dechet

M-C : Comme toutes les industries, nous avons des déchets valorisables et d’autres non-valorisables. Nous avons choisi de tous les trier.
En matière de déchets valorisables, nous avons évidemment les chutes de PMMA qui sont toutes rachetées et collectées par une entreprise spécialisée, pour les recycler indéfiniment en d’autres produits en PMMA. Nous avons aussi les cartons, les plastiques et mousses d’emballage, qui sont également revendus à des sociétés de retraitement.
Concernant nos déchets non-valorisables, que nous tentons de diminuer, nous payons des sociétés spécialisées pour leur enlèvement et leur traitement (incinérés ou enfouis) : le tout-venant DIB (déchets industriels banals), les DIS (déchets industriels spéciaux : tous les contenants de produits dangereux, colles, solvants…), les chutes et la sciure de bois aggloméré.

KS : Comment l’équipe a-t-elle perçu ce changement ?

M-C : À titre individuel, tout le monde triait ses déchets depuis longtemps. Donc ça a été très bien perçu… Pour atteindre les objectifs de la norme, nous avons suivi une démarche « 123 Environnement », avec la CCI de la Nièvre, afin de procéder en 3 étapes, mais nous étions tellement en avance que nous avons pu aller directement à la troisième étape ! Chacun a reçu sa fiche de tri des déchets, tout le monde s’est senti très investi. Le responsable industriel et le dirigeant ont rédigé une note de politique environnementale que chacun s’est engagé à respecter. Cela représente un réel investissement, surtout en temps de travail et en ressources humaines, mais cette démarche est importante !

Un système de management environnemental, basé sur l’engagement de chacun et le respect de l’environnement autour du site de production

Logo AFNOR ISO14001
Afaq Iso 14001 Environnement – Afnor Certification

KS : Vous parliez précédemment de prévention des risques ?

M-C : Dans le cadre de la norme ISO 14001, nous avons appris à répondre aux situations d’urgence en matière de protection de l’environnement. Il s’agit des fuites de gaz, des déversements de produits chimiques sur le sol et la gestion des eaux d’incendie qui pourraient porter atteinte à l’environnement. Chaque année, nous mettons en place un exercice d’évacuation pour revoir les bonnes procédures : nous organisons la détection, l’information et l’action autour de ces situations.
Cela ne rentre pas dans le cadre de la norme, mais nous veillons également aux risques sur la santé : nous avons installé une hotte aspirante qui protège les opérateurs des émanations de solvants.

KS : Comment vous projetez-vous dans 10 ans, avec les évolutions de la réglementation environnementale ?

M-C : Nous faisons chaque mois une veille réglementaire sur les nouveaux textes de lois, à la suite de quoi nous faisons un inventaire et une mise en conformité.
Nous poursuivons nos objectifs de diminution de notre consommation énergétique et du volume de nos déchets. Nous devrons adapter cette démarche avec les produits de nouvelle génération, qui devraient contenir de moins en moins de solvants. Avec la résine transparente, c’est compliqué, mais on fait de la prospection et de la veille technologique : nous échangeons régulièrement avec notre fournisseur de PMMA, Arkéma. Et ce sera de plus en plus le cas avec les nouvelles collections, car elles mettent en œuvre de nouvelles techniques d’assemblage.

Chiffres-clés :

– Certification ISO 14001 depuis 2011.
– Les chutes de PMMA transparent représentent 15% du PMMA transparent acheté par la manufacture, la totalité de ce rebut est revalorisé.