Nos meubles coups de cœur de l’année 2015, focus sur les tables basses

2015 est une année fructueuse pour la manufacture David Lange qui a vu grandir trois collections de mobilier, dessinées en intelligence avec les usages contemporains par deux designers, explorant chacun les possibilités du PMMA. Coup de projecteur sur ces récentes collections à travers un des meubles centraux de la maison et du bureau : la table basse…

table_basse_PureLa table basse Pure, dans l’esprit « moins mais mieux… » du designer Jacky Le Faucheur

La collection Pure a vu le jour fin 2014, baignée des réflexions du designer Jacky Le Faucheur sur les usages du mobilier. Alliance inattendue de la transparence délicate et du cuir finement travaillé, la table basse Pure est tout à la fois fonctionnelle et source de luminosité. Courbes douces, transparence… ce mobilier s’accorde délicatement avec ce qui l’entoure, selon les dires du designer, et accueille astucieusement nos objets connectés et mobiles sur son tapis de cuir antidérapant.

 

La table basse Cristal, arts de la table et transparence

Le dessin de cette table basse Cristal est un geste d’une sobre élégance : empiétement de deux plaques de PMMA croisées, dalle de verre en suspens au-dessus du sol. Reflétant la lumière, la table basse transparente, carrée ou rectangulaire, structure l’espace, tout en révélant les surfaces et les matières de la pièce à vivre. Un design Jacky Le Faucheur, fabriqué à la main dans nos ateliers, idéal pour recevoir confortablement au salon…

 

La table basse Gravity, transparence symétrique

Table basse GravityGravity, la loi de l’espace-temps. Justement, la table basse Gravity arrive tout droit du futur. Une nouvelle proposition du designer Barnabé Ribay, accompagné du savoir-faire de la Manufacture David Lange : une table basse carrée en forme de sablier, échancrée par une tablette entretoise colorée. Une table basse jeune, pratique et adaptée aux petits espaces.

Excellente année 2016

La Manufacture David Lange en profite pour vous souhaiter de très belles fêtes de fin d’année, ainsi qu’une excellente année 2016 ! Qu’elle soit pour vous aussi audacieuse, énergique et inventive que notre travail sur nos futures collections !finannee2016

Le PMMA dans l’histoire du design

Tables Gigognes

Le matériau, connu sous les noms de Plexiglas® et aujourd’hui Altuglas®, offre transparence et solidité à de nombreuses applications dans les lieux culturels, l’architecture et le design.

On peut ainsi distinguer des usages purement fonctionnels, protéger et exposer, des usages artistique et décoratif jusqu’au mobilier. Grâce aux créations de grands designers français, européens, japonais, américains, la transparence trouve sa place dans les intérieurs…

Le PMMA apporte transparence et performance dans les lieux culturels et institutionnels

Le PMMA a été adopté par les lieux d’exposition et de culture afin de protéger les collections d’objets et les œuvres d’arts. Sa transparence met aussi bien en valeur des collections très anciennes et les cabinets de curiosité que les expositions scientifiques et l’art contemporain où, non content de protéger l’œuvre, il peut aussi en faire partie. De plus ses propriétés de diffusion de la lumière permettent des éclairages directs sans reflet.

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La Galerie des Lumières

Ainsi La Galerie des Lumières (Cap Sciences, Bordeaux) profite d’une dalle éclairante en Altuglas® ; les cloches de PMMA signées David Lange abritent les collections du Musée de l’Hospice d’Issoudun ou encore, au Musée du Québec, des caissons de « plexi » protège les collections victoriennes. En 1966, l’artiste Paul Thek intègre le PMMA dans l’œuvre même de ses Reliquaires.

Le PMMA trouve sa place dans l’aménagement urbain, protégeant les éclairages de mise en valeur du patrimoine et offrant à l’architecture créative des pans de matière transparente, comme dans de nombreux hôtels et musées.

Le PMMA, un matériau adaptable et intelligent pour le design mobilier

C’est à travers son inscription dans l’architecture et le mobilier que le PMMA se fait connaître du plus grand nombre. Designers, artistes et artisans transforment ce matériau en meubles et objets, usant des atouts du verre acrylique.

Citons tout d’abord Charlotte Perriand, grande designer française et collaboratrice de Le Corbusier, préoccupée par les questions d’optimisation des espaces de vie, qui signera en 1952 une collection de tiroirs de rangement en PMMA teinté et moulé, largement diffusés par de grands enseignes parisiennes.

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La table basse nuage éclairée

Si Verner Paton, avec sa Paton chair en 1960 révolutionne l’idée structurelle de la chaise en la moulant d’une seule pièce, c’est Gilbert Rhode, travaillant en collaboration avec les grands industriels américains du « Plexi », qui conçut en 1939 la première chaise transparente et ergonomique.

Shiro Kuramata, après avoir créé des lampes à poser en acrylique transparent (PMMA), apportera une dimension toute poétique en 1988 avec sa chaise Miss Blanche en PMMA incrusté de roses. Guy de Rougemont, dans un univers plus métallique, créera des Tables basses Nuages et profitera lui aussi de la luminosité de la matière pour créer ses Lampes Nuages. Philippe Starck fera lui aussi encore plus entrer le « Plexi » dans le design de masse et la domotique.

Le PMMA, matériau d’expression de la Manufacture David Lange

En pleine effervescence créative des années 1970, le couple de créateurs Anne-Marie David et Paul Lange créeront leurs tout premiers meubles en Altuglas® : table basse, porte-revue, étagère et les fameuses tables gigognes transparentes en PMMA marqueront, sur le salon aujourd’hui « Maison et objets » de 1969, l’histoire du design français. Aujourd’hui, la Manufacture David Lange renouvelle et déploie plusieurs collections de mobilier transparent, pour toutes les pièces de vie : bureau, chambre, salon, arts de la table, collaborant avec des designers reconnus : Designers Optimistes, Studio Le Faucheur, Barnabé Ribay

À l’heure où « c’est désormais le propriétaire du lieu qui est considéré comme le créateur de son espaces et non plus le décorateur » (Centre Georges Pompidou 2005 Charlotte Perriand), le mobilier transparent permet de moduler l’espace à sa guise sans se démoder.

Rencontre avec Jacky Le Faucheur, designer des nouvelles collections David Lange 1/2

Table basse Cristal transparente

Depuis 2012, le designer breton Jacky Le Faucheur collabore avec la manufacture bourguignonne. Suite au renouvellement de l’identité de la marque, ils ont créé ensemble deux nouvelles collections, avec pragmatisme et simplicité. Rencontre…

 

Kizzy S. : Jacky Le Faucheur, quel est votre parcours ?

Une attitude de collaboration avec les industriels

Jacky Le Faucheur designer
Jacky Le Faucheur

Jacky Le Faucheur : J’ai été formé à l’École Supérieure de Design Industriel, aujourd’hui Créapôle et j’ai réellement appris mon métier à L’Atelier du vin : dix ans de design et de création de produits, de packaging et d’architecture commerciale. En 2006, à la recherche d’une qualité de vie, je me suis installé en Bretagne, avec l’envie d’être designer indépendant. J’ai une posture de différenciation qui n’est pas forcément dans la nature même des designers : pour moi la dimension marketing est indissociable du design. Je suis dans une attitude de collaboration avec les industriels, j’apporte un éclairage en amont du projet sur la stratégie d’entreprise et la définition de l’offre à laquelle je donne corps par le design.

KS : Quelle est l’origine de votre rencontre avec la manufacture David Lange ?

JLF : Je crois que c’est cette double culture du marketing et du design qui a joué dans la qualité de ma rencontre avec la manufacture David Lange : ils cherchaient à insuffler une nouvelle dynamique et un réveil de leur marque. Nous avons travaillé sur la création de leur nouvelle identité visuelle puis sur les nouvelles collections. Un travail passionnant car c’est un cas d’école très particulier : la manufacture David Lange détient à la fois son savoir-faire de fabrication, son outil industriel et la diffusion de ses produits sur une plateforme unique : la boutique en ligne.

KS : En matière de design, quelle a été votre réflexion sur le dessin des nouvelles collections de la manufacture ?

JLF : La réflexion portait d’abord sur ce que recherche le client : la légèreté, la transparence, le côté contemporain intemporel, des aspects qui étaient déjà vrais il y a 40 ans, à l’origine de la marque. Les qualités du mobilier transparent David Lange fait qu’il s’accorde d’une manière douce et délicate avec tous les styles.

On s’interroge sur la nature de l’usage du matériau

À partir de là, il m’a fallu analyser la manufacture du matériau, le PMMA, pour comprendre comment réagit l’Altuglas® dans ses différentes phases de transformation. Paradoxalement, la contrainte de la résine transparente, c’est qu’elle est… transparente, donc elle laisse tout voir ! Avec la matière opaque on peut masquer la quincaillerie, avec le « Plexi » on ne peut pas la rendre invisible.
Ensuite, pendant le dessin, on s’interroge sur la nature de l’usage du matériau, son état de surface correspondant à nos modes de vie. C’est ainsi que deux collections différentes ont émergé.

Table de repas - Collection Cristal
Un design épuré et alternatif – Table de repas – Collection Cristal

La collection Cristal, plutôt destinée à recevoir les arts de la table, réunit le PMMA et le verre. La déclinaison de la collection se fait par un plateau de verre, flottant dans l’espace, soutenu par deux traverses croisées en « verre acrylique ».
La collection Pure est plus de l’ordre du mobilier de proximité et connecté. En amenant du cuir surpiqué, on apporte une douceur et une touche d’opacité. C’est une des évolutions de la manufacture David Lange : accompagner le client sur des usages complémentaires. Les objets du quotidien ont évolué : ordinateurs étroits et moins profonds, TV plaque fine, téléphones mobiles et lecteurs de son, donc l’ergonomie de nos mobiliers doit aussi évoluer.
Dans les deux collections, j’ai cherché à développer une homogénéité sur l’ensemble du mobilier, avec un repère stylistique qui devient sympathique dans la juxtaposition des différents modèles.

KS : Quand vous dessinez un meuble, est-ce que vous le faites en pensant à quelqu’un ?

JLF : Je suis forcément dans une situation d’empathie, j’imagine une personne qui utilise ces objets au quotidien. Lors des séances prototypes, on essaie le mobilier, il prend corps, il vit dans l’espace : est-ce que je me sens bien avec, est-ce que je suis en vibration positive avec ce mobilier… ? C’est de l’ordre du sensitif, des informations subjectives sur les dimensions, les surfaces… C’est un exercice de validation pour voir si ce mobilier est naturel, s’il répond à l’ergonomie physique de son usage.

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Site Jacky Le Faucheur

 

Chiffres-clés

2013 : Nouvelle signature de la manufacture David Lange par Jacky Le Faucheur

2014 : Premières esquisses des collections Pure et Cristal

Rencontre avec Jacky Le Faucheur, designer des nouvelles collections David Lange 2/2

Table basse collection Pure

Suite de notre rencontre avec le designer Jacky Le Faucheur choisi par la manufacture David Lange pour la création de deux nouvelles collections et de quelques ingénieuses innovations avec des matériaux nobles…

KS : Avec les nouvelles courbes de la collection Pure, comment vous différenceriez votre travail par rapport aux précédentes collections David Lange ?

JLF : Je n’ai pas voulu regarder les anciennes collections dans le détail, en tout cas pas en tant que repère ou témoin. Dans la collaboration avec la manufacture David Lange, on est dans la compréhension du savoir, je n’ai pas pu m’empêcher de pousser ces savoirs, de toucher du doigt les limites du process industriel. Par exemple, on est allé plus loin sur l’invisibilité (dans l’assemblage), sur les formes, ce qui a impliqué une nouvelle manière de fabriquer les meubles, un nouvel outillage : le rayon, la courbe de pliage, le travail global a dû remettre en cause une partie de leur méthode artisanale et industrielle. Il y a un avant et un après, on a dépassé certaines contraintes limitatives antérieures. C’est dans la nature même de la manufacture David Lange de créer des prototypes, c’est leur culture du quotidien. Ils me disaient : « On va tout faire pour y arriver ! », ils étaient convaincus du projet global.

KS : Par exemple, le meuble TV de la collection Pure n’a pas de roulettes ?

JLF : Sur une desserte, on sait que c’est indispensable, mais sur un meuble, comme le meuble TV, qui doit se déplacer une fois tous les six mois, non. Il y a une décennie, c’était une mode, pour incarner la notion de mobilité dont tout le monde était baigné, aujourd’hui plus, ce sont les objets du quotidien qui sont mobiles. Je pose la question : qu’est-ce qui est de l’ordre de la tendance, qu’est qui est de l’ordre de l’essentiel dans l’usage ? Aujourd’hui, on fait parler autre chose sur le meuble.

KS : Et cette idée de faire cohabiter la résine transparente avec des matériaux nobles que sont le cuir et le bois ?

Cuir et PMMA transparent - Collection Pure
Cuir et PMMA transparent – Collection Pure

JLF : C’est parce qu’il y a un contraste que les matières cohabitent bien, cela dépend aussi du pourcentage de chaque matière sur le meuble (ici on est à moins de 10 %). On n’a pas choisi le cuir pour le cuir, mais parce que le cuir a un usage : il est antidérapant pour les téléphones, les lecteurs MP3, les souris, etc. Il s’associe avec les autres éléments de l’habitat. Avec les meubles David Lange, on peut mettre en valeur un beau tapis par exemple, des rideaux, des étoffes, un canapé. Le mobilier transparent laisse aussi parler les choix architecturaux du lieu, on peut lire le dessin de l’architecte et mieux appréhender le volume. C’est dommage d’avoir un loft épuré, avec des objets opaques très présents qui viennent effacer l’architecture intérieure, le traitement des surfaces.
Mon souhait était aussi d’offrir, en cohérence avec la notion de modèle personnalisé chère à David Lange, une diversité de fleurs de cuir pour personnaliser le meuble. Le cuir surpiqué, c’est un témoignage de la manière dont le meuble a été fabriqué de manière manuelle et individuelle pour chaque client, c’est physiquement incarné dans le meuble, sans être démonstratif.

KS : Vous parliez précédemment d’objets mobiles, est-ce qu’il s’agit de faire cohabiter le technologique et le précieux ?

Un début de domotique à l’échelle du meuble

JLF : L’usage du multimédia transforme notre relation aux meubles et aux objets qui nous entourent. Avant l’ordinateur était figé, aujourd’hui on a envie d’avoir l’information partout à tout moment, on a donc des contraintes d’alimentation électriques et d’interfaces, de son et de lumière. La plupart du mobilier est inadapté à cette révolution ou alors on offre des outils prothèses, comme des multi-prises, et nos mobiles reposent là où ils peuvent, par défaut. On s’est posé la question comment accueillir ces éléments multimédias, comment amplifier leurs possibilités par le meuble, entre autres, grâce à ses caractéristiques transparentes. On est sur un début de domotique à l’échelle du meuble qui se veut la plus compatible possible avec l’ensemble des mobiliers David Lange… C’est la prochaine évolution des collections comme Pure… mais je ne vous en dis pas plus !

 KS : Vous avez rédigé un brief pour les futurs designers de la manufacture, comment imaginez-vous les meubles David Lange dans 5 ans ?

Est-ce qu’un mobilier sert à une ou dix choses ?

JLF : Ce brief est une synthèse de la collaboration, un condensé des réflexions élaborées avec la manufacture. Le guide du designer, c’est une immersion dans le savoir-faire David Lange, une transmission. Ne pas être dans un déploiement d’expériences singulières de différents designers qui s’additionnent, mais une ligne de conduite, une sorte de direction artistique. Dessiner un meuble David Lange est plus compliqué qu’il n’y paraît, c’est un pliage qui devient autre chose, cela permet de gagner du temps pour les prochains créateurs !
Quand aux meubles David Lange de demain, c’est trop tôt, je n’ai pas de recul ! Les usages peuvent évoluer dans 5 ans… Avec les nouvelles collections, on n’a pas fait qu’un renouvellement, on a fait en sorte que les collections puissent être pertinentes dans 5 ans, qu’elles restent intemporelles. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a une remise en cause : est-ce qu’un mobilier sert à une ou dix choses ? La hiérarchie des meubles dans chaque pièce, leur valeur iconique (un salon = un canapé + un meuble TV + une cheminée, etc.) sont en train d’évoluer… C’est parce que c’est compliqué que c’est intéressant !

KS : Votre modèle de meuble préféré parmi les nouvelles collections ?

Bureau collection Pure
Bureau collection Pure

JLF : Je suis vraiment très fier du bureau de la collection Pure, je suis assez content du dessin ! C’est un meuble qui provoque le désir, l’envie de faire flotter un ordinateur dans l’espace, de balader la souris dans une totale légèreté. Ce serait presque un meuble virtuel… Il y a aussi la lumière qui le traverse par la tranche et le transforme au cours de la journée.

KS : Un idéal du design ?

JLF : J’essaie de développer une approche spirituelle du métier, à travers une méthode analytique et intuitive : comment trouver la source (du projet industriel NDLR), comment comprendre l’autre et soi-même ? C’est l’épure et la simplicité qui m’intéressent. Moins mais mieux…

Site du Studio Jacky Le Faucheur

Chiffres-clés

2 collections, une douzaine de modèles de nouveaux meubles personnalisés